Dans cette Bande Dessinée, le personnage principal est un architecte. Il souhaite " rompre sans crainte avec le passé " et se qualifie d' 'Urbatecte' mélange d'urbaniste et d'architecte. Son but
est de mettre fin à une ville dissymétrique. L'histoire part ensuite dans un délire surnaturel ; un simple cube totalement vide ne dépassant pas les 15 cm d'arêtes va grandir de jour en jour
jusqu'à devenir un 'réseau' ( comme les conduits d'égouts ), et ressembler a une pyramide, une pyramide dure comme fer mais croissante comme du bambou qui s'élève. Une référence au fascisme est
sûre ( page 76 ). Quant à la ville, elle est vu par Schuiten sous un ciel noir, nuageux mais les bâtiments sont grandioses, verticaux, décorés de symboles et statues qui donnent une impression
d'impérialisme. Le 'réseau' ressemblera à une cage à poules ( jeux pour enfants ) où les hommes s'adapteront très vite mais qui posera plusieurs problèmes : une vision pessimiste du voyeurisme, des
trafics dangereux, mais surtout une perte de repère pour les habitants ( comme pour les pertes d'identités ). Toute la BD se centre sur une symétrie, aussi bien pour les planches, les cases mais
aussi les structures qui manifestent un désordre.
Cette conception de l'architecture utopique me fait penser notamment à l'archi Paul Maymont qui imaginait Paris suspendu. Mais aussi à Yona Friedman avec " La ville spatiale " qui souhaitait
abandonner le sol terrestre.