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Horologiom ou la contre-utopie

par Félix 7 Mars 2011, 14:37 travail

Ce grand succès de librairie fit une arrivée fracassante en 1994 avec son premier tome primé au Salon de la jeunesse à Montreuil l’année de sa sortie puis l’obtention pour ce même volume de l’alph’ Art « Coup de cœur » à Angoulême l’année suivante. Les dessins sont réalisés par Fabrice Lebeault, grand amateur de la ligne claire. La série comporte cinq tomes, cette dernière a pour sujet l’aventure décoiffante d’un jeune homme, Mariulo, dans une ville futuriste, Horologiom.

La principale influence est littéraire. De nombreux éléments rappellent la Bible. Il y a à l’origine de la cité un maitre horloger qui après avoir passé un pacte avec l’équivalent du diable se retrouve élevé au statut de dieu et dicte sa religion dans sa création ; ce passage est à rapprocher de la création du monde. La ville a été construite en couches, les hommes voulant toujours construire plus haut ; ce qui est à rapprocher de la tour de Babel. De plus aux fondations de la cité il y a une salle souterraine emmurée cachant des preuves de l’imposture des religieux prêts à tout pour garder le pouvoir ; sorte d’arbre de la connaissance aux fruits défendus. Enfin la série se termine sur la destruction de la ville par son créateur ; c’est le jugement dernier. Autre référence littéraire francophone, Molière. Dans le tome 4, le dessinateur fait intervenir les poquelins, se sont des robots ausculteurs soit l’équivalent des médecins. Leur Discussion fait singulièrement référence à un passage du Malade imaginaire, leur nom fait référence au véritable nom du dramaturge qui est Jean-Baptiste Poquelin.

Il y a sans doute aussi une référence à l’histoire, Horologiom subit la dictature des religieux. On y retrouve la mise sous écoute, endoctrinement, la torture, la répression des esprits divergents, la délation … tels que les pratiquaient l’URSS et le nazisme. Il y a une résistance  organisée qui tente de rétablir la démocratie comme durant la seconde guerre mondiale. Éventuellement pourrait-on y voir une crainte de déshumanisation de l’homme par la technologie, les hommes d’Horologiom sont contraints de réprimer tout acte de compassion, d’attachement à un être quelconque ce qui provoque la réduction de l’homme au statut de machine n’ayant d’humain plus que leur apparence. 


 

 

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