Commanditaire:
C'est une vieille dame centenaire qui ouvre pour la première fois les portes de ce célèbre bistrot Bruxellois. Nous sommes à l’époque de la haute Bourgeoisie. Les courtiers après une dure journée à la Bourse ont besoin d'oublier leur labeur dans un verre de vin. Mais Bruxelles est grande, il faut trouver une particularité qui fasse venir les entrepreneurs dans ce bistrot. Pour marquer son originalité Madame Broekaert inscrit son échoppe dans le courant très en vogue à cette date, l'Art Nouveau. Elle fait appel à Monsieur Houbion, menuisier et architecte d’intérieur du célèbre artiste Horta pionnier de cet art révolutionnaire.
Utilisation du bâtiment
La brasserie Falstaff porte bien son enseigne, depuis sa création on y donne à boire. Quant à sa réputation, les temps ont bien changé. Si jadis c'était le repère de sortie des gentils retraités, sa réputation aujourd’hui s'est bien ternie. Si bien qu'actuellement l'établissement est fermé... Ah… la belle époque.
En quoi ce bâtiment est-il original
Il suffit de s'imaginer sur la terrasse du bistrot et jeter un coup d’œil à la façade. Une magnifique vitrine tripartite de boiserie nous fait face. Ces arcs de cercle peuvent nous renvoyer l'image d'une goutte (peut-être la rosée d'une tige). Faite de courbes entrelacées, (empruntons le langage de Horta et parlons plus précisément de coups de fouet), nous avons une constitution asymétrique. Si vous avez un peu d'imagination, vous verrez à travers ces lignes tortueuses des motifs floraux. De longues herbes, tiges, égayées par des vitraux ornés de fleurs et autres éléments naturels. Quant à l’intérieur, nous sommes dans la prolongation de la terrasse, nous retrouvons ces formes sphériques, et les croisillons torsadés. Notons également de nombreuses frises à motifs géométriques appartenant au versant géométrique de l'art nouveau, aspect que nous retrouvons dans les vitraux aux motifs stylisés. Nous pouvons également relever un plafond très lumineux soutenu par des consoles tourmentées, qui appuyées de riches vitraux forment un jeu de lumière et de couleurs remarquables. Enfin également très spécifique à l’art nouveau l’enseigne FalStaff à la police spécifique de ce mouvement. Ajoutons qu'une partie du mobilier est à l'image des lustres et reprend les thèmes floraux et les lignes torsadées. Ce sont tous ces éléments qui font de ce bistrot un bâtiment original. L'art Nouveau pointe juste le bout de son nez à l'époque de sa construction, et le fait qu'un artiste comme Horta vienne y exercer son art donne tout sa particularité à cette échoppe. Nous retrouvons comme nous venons de le voir son style bien particulier. C'est également un témoignage d'une bourgeoisie qui cherche à s'imposer par son style, s'opposer à une vieille noblesse admirative du classicisme. Quand à ce qui distingue ce comptoir des autres bâtisses « art nouveau » de la ville, c'est sûrement le motif cyclique récurrent qui distingue cette brasserie.
Anecdote
Falstaff est un personnage comique shakespearien apparaissant dans Henry IV et dans les joyeuses commères de Windsor. C’est le personnage type du bouffon. Il aime boire et manger. Pas étonnant qu’il devienne la mascotte d’un bistrot !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Falstaff
http://lartnouveau.com/artistes/autres_pays/horta.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Taverne-restaurant_Falstaff