Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

2nd 14 : La "première" mort d'Eurydice dans 3 opéras d'Orphée

par Aymeric C., Théo M., Félix O. 28 Avril 2009, 17:49 musique

I- Introduction

Dans le mythe d'Orphée, Eurydice, sa fiancée, subit "deux morts". La première mort, causée par une morsure de serpent dans le mythe original, a été mise en scène de différentes façons par trois compositeurs célèbres des XVII°, XVIII° et XIX° siècles, respectivement Monteverdi, Glück et Offenbach (mais les mises en scène étudiées sont faites par des metteurs en scène contemporains).

II- Descriptions

Dans l'opéra de Monteverdi, on ne voit pas quand Eurydice meurt pour la première fois. Orphée est juste informé de son décès grâce à l'annonce de l'une de ses amies qui l'accompagnait.
Glück, quant à lui, n'a pas représenté le moment de la mort d'Eurydice. Son opéra commence par le désespoir d'Orphée face à sa bien aimée décédée. Malgré tout, contrairement à Monteverdi, Orphée danse avec le "cadavre" d'Eurydice.
Enfin, en ce qui concerne Offenbach (ou plutôt le metteur en scène contemporain), on voit distinctement la mort d'Eurydice : alors qu'Hadès, le dieu des Enfers, essaye de séduire Eurydice dans un champ de blé et la poursuit, sa qualité de dieu est telle qu'Eurydice meurt quand il l'attrape.

III- Interprétation

Monteverdi a décidé de ne pas montrer la mort d'Eurydice. De plus, comme c'est un opéra (autrement dit, du "théâtre chanté"), on comprend très mal les paroles (d'autant plus que cet opéra est interprété dans une langue étrangère). On se rend juste compte qu'Eurydice est morte grâce au désespoir éprouvé par Orphée. Ainsi, chaque spectateur s'imagine la scène dans laquelle Eurydice meurt (bien sûr, la connaissance du mythe originel peut fortement influencer). Autrement dit, chaque spectateur interprète cette mort comme il l'entend, ce qui fait que chacun "s'approprie" l'opéra, et le désespoir d'Orphée qui a lieu par la suite a une portée universelle.
L'interprétation de la mise en scène de Glück est à peu près pareille, du fait qu'on ne voit pas la mise en scène. Mais, au contraire de Monteverdi, on voit le cadavre d'Eurydice. Autrement dit, notre "scène d'imagination" est plus restreinte, du fait qu'on ne peut pas imaginer notre "propre cadavre d'Eurydice".
Enfin, en ce qui concerne la mort d'Eurydice dans l'opéra d'Offenbach, elle est radicalement différente des deux opéras précédents. En effet, Eurydice meurt à cause du dieu Hadès, dieu des morts et des Enfers (on peut voir ici de l'ironie à cause du fait qu'Eurydice meurt à cause du dieu des morts). De plus, elle meurt dans un champ de blé. Or, ce champ de blé peut représenter le renouvellement de la vie après la "mort de l'hiver" (ce qui annonce peut-être la suite, soit la "résurrection" d'Eurydice). Or, l'hiver revient chaque année, donc ce blé qui a poussé est destiné à mourir peu de temps après (ce qui est un peu le cas d'Eurydice). De plus, la déesse grecque des moissons est Déméter, et elle a eu des problèmes avec le dieu Hadès. Autrement dit, on pourrait presque parler d'une "mort divine", du fait que la mort d'Eurydice dans cet opéra est liée à plusieurs dieux.

IV- Conclusion 

Pour conclure, on remarque que la mort d'Eurydice est interprétée de différentes manières selon les compositeurs. Ces différentes interprétations nous montrent une autre façon de penser de la mort, entre incompréhension, désespoir et ironie du sort.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires

Haut de page