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2de 14: Les opéras d'Orphée

par Anaïs M., Justine A. 28 Avril 2009, 14:08 musique


L'adaptation du mythe antique d'Orphée dans les opéras de Monteverdi, Glück et Offenbach


Introduction
   Il existe une version "classique" du mythe d'Orphée, rédigée par des auteurs de l'Antiquité. Bien qu'à cette époque déjà, des divergences apparaissent selon les écrivains, les thèmes sont communs à tous (amour, mort, musique, lutte avec le destin...). Monteverdi, Glück et Offenbach nous livrent chacun une relecture subjective de cette histoire et l'interprètent à leur manière pour composer au final 3 oeuvres qui ne se ressemblent pas.

Description
   Les opéras de Monteverdi et Glück demeurent relativement proches de la version originelle du mythe : Orphée, musicien hors-pair, aime la nymphe Eurydice à la folie et se retrouve désespéré à sa mort. Il descend alors aux Enfers pour la chercher. Pluton lui accorde le droit de la ramener à la vie à condition qu'il ne la regarde pas pendant le trajet les ramenant sur Terre. Hélas, il ne peut s'empêcher de le faire et sa bien-aimée disparaît alors définitivement. Apollon, père d'Orphée, vient à ce moment emmener son fils.
   On note cependant quelques points qui ne sont pas les mêmes dans ces 2 opéras : Monteverdi s'attarde longuement sur la noce des amoureux et sur leur joie alors que Glück nous présente directement le désespoir d'Orphée après le décès de sa compagne. Dans la première oeuvre, Orphée se retourne car il doute des dieux ; dans la seconde, il le fait à la demande d'Eurydice. Certains épisodes moins importants, tels que la traversée du Styx, ne sont pas forcément traités dans les 2 opéras.
   Chez Offenbach, on s'éloigne beaucoup plus du mythe antique, puisqu'Orphée est un violoniste raté qui n'aime pas son épouse. Cette dernière meurt à cause de Pluton se faisant passer pour son amant. Les dieux sont bien plus présents que dans les autres opéras, l'histoire se recentre sur eux et leurs querelles. A la fin, la deuxième mort d'Eurydice, pourtant partie la plus importante de la légende, devient un mariage avec Bacchus. Le rapport à l'histoire initiale d'Orphée est donc très lointain.

Interprétation
   L'opéra de Monteverdi a pour principal but de divertir les spectateurs en leur racontant un mythe classique et en les faisant passer par différentes émotions : la joie, la tristesse, l'espérance, l'échec... Il veut que son spectacle fasse passer un agréable moment, il n'a donc pas besoin de modifier une histoire déjà "prête à l'emploi".
   Glück, quant à lui, donne un côté plus tragique à son opéra en éludant les passages joyeux de la noce. Les tourments de l'âme humaine sont exaltés : désespoir d'Orphée, doute d'Eurydice, hésitation avant de se retourner... La psychologie occupe le centre de l'oeuvre, ce qui se ressent dans les passages-clés que Glück a tirés du mythe d'Orphée.
   Offenbach, enfin, détourne l'histoire d'Orphée à des fins comiques. Il tourne en dérision sa société et les règles de l'opéra classique. L'utilisation de cette légende n'est pour lui qu'un simple prétexte pour composer une satire des moeurs de son époque et dénoncer les torts de ses contemporains (adultère, ennui...)


Conclusion
   De ces 3 opéras, celui d'Offenbach nous a paru le plus intéressant, dans la mesure où il s'apparente davantage à une parodie qu'à un véritable opéra et attire par son côté comique. Cependant, la comparaison d'oeuvres d'époques et de styles différents est enrichissante sur le plan artistique, et l'interprétation d'un même mythe par 3 compositeurs permet d'élargir son champ de vision et de constater que les sources de l'Antiquité demeurent riches et nourrissent encore l'esprit des artistes à travers les siècles.

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